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Chavaniac Lafayette
5 septembre 2022

témoignage Jean françois Joubert 2022

Preventorium - Classe de Fin d-etudes 1961-1962

Preventorium - Jean Francois Joubert en Aout 1961

J'étais au prévent en 1961/1962

Bonjour Mr Brunelli,
Merci à vous et à tous les contributeurs qui viennent de me faire faire avec les yeux humides un retour en arrière de 61 ans avec la découverte par hasard de votre blog.
Je m’appelle Jean François JOUBERT et j’ai été soigné au préventorium de Chavaniac lafayette du 27/04/1961 au 28/041962. (366 jours).
Pensionnaire dans une école libre à Ambert (63), Je suis tombé malade à la fin de 1960 et il a fallu du temps pour que le diagnostic soit clairement établit et les démarches de prise en charges acceptées pour être admis et soigné au préventorium pour une « Primo infection » ou plutôt un début de tuberculose.
Avec ma maman, je suis arrivé le 27/04/1961 à la gare se St Georges d’Aurac et transporté par un véhicule du préventorium jusqu’au château pour le dossier puis jusqu’au Lazaret ou j’ai été accueilli par Melle COUSIN (toujours en blouse blanche et très autoritaire). J’avais 10 ans et 4 mois
Après 3 semaines au Lazaret, j’ai été transféré à La Grande Cure ou la Cheftaine principale était Mme BOUTEILLE. Cette dame était douce et faisait le maximum pour donner un peu d’affection aux enfants que nous étions. Parfois le soir au coucher, elle venait nous faire la bise et de temps en temps elle nous glissait un bonbon dans la bouche. La grande cure avait les enfants les plus malades, il y avait une heure de repos allongé sur le lit avant chaque repas plus la sieste de l’après-midi et pour l’école nous allions dans une petite classe proche du terrain de jeux. Hormis les siestes et l’école les activités étaient « dessins, peinture, lecture, constructions de petits objets en écorce de pin et surtout la construction de cabanes lors des rares sorties proches du ravin et de la carrière de fluorite.
Après 3 à 4 mois à la Grande Cure, j’ai rejoint le groupe La Senouire jusqu’à la fin ou la Cheftaine principale était Mme GINETTE RANQUET (sévère mais juste et correcte) dans ce groupe il n’y avait plus de période de repos avant les repas et j’ai rejoint la grande école. Parmi les activités j’ai surtout découvert les bandes dessinées « Spirou, Pilote, Mickey, Akim, Rodéo, Nevada etc. »
Le 28/04/1962 alors que pour une fois je m’étais endormi pendant la sieste la cheftaine RANQUET est venue me réveiller en posant des vêtements propre sur mon lit : « habille toi vite ta maman t’attend » je n’avais pas été prévenu et comme le temps était compté pour prendre le train je n’ai pu dire au revoir qu’à mes camarades qui ne dormaient pas.
Pour moi une nouvelle vie a commencée, fini la vie en pension car ma maman avez pu trouver et emménager un logement, et c’était l’époque des Beatles, Johnny, ect.
Durant cette année au préventorium, je n’ai pas souffert de la discipline imposée, je n’ai subi aucune maltraitance physique ou psychique. Je remercie cette institution, le docteur DE VOOGD, les Chefs et Cheftaines qui nous ont encadrés : « ILS M’ONT SAUVES LA VIE » La situation actuelle et le devenir de cet établissement qui a soigné et guéri des milliers d’enfants défavorisés pour la plupart est désolant et inqualifiable.
Je me souviens aussi,
DES ANCIENS CAMARADES DU GROUPE LA SENOUIRE
- Patrick LEFEVRE originaire de la région parisienne (Neuilly)
- James CARRE originaire du Gard (Alès)
DES GROUPES
- Le LAZARET à l’entrée du préventorium
- La GRANDE CURE dans l’ancien solarium (enfants les plus malades) photo n°9 de l’album de Patrick Békasinski
- Les VOLCANS dans un bâtiment en pierres isolé (enfants les plus jeunes)
- La SENOUIRE au-dessus du réfectoire (enfants d’âge moyen) mon lit se situait derrière la deuxième grande fenêtre en partant de la gauche sur la photo n°10 de l’album de Patrick Békasinski (derrière les deux petites il y avait les sanitaires, lavabos, WC, douches)
- Les LATAS dans un bâtiment proche de l’école (enfants les plus grands ou les moins malades)
DES ENCADRANTS
- Melle COUSIN au Lazaret
- Mme BOUTEILLE à La Grande Cure
- Mme Ginette RANQUET à La Senouire
- Mme Solange FORESTIER aux Volcans
- Mr Marcel SOULIER aux Latas (manchot à moustache qui conduisait sa moto avec sa seule main)
- Mr PEYRET dit Marabout chef des éclaireurs toujours avec son béret sur le coté
- Mr LACHAIZE Instituteur qui nous passait des films ou diapos de Tintin
- Mr Le Docteur DE VOOGD
- Mrs PAUL et JEAN (les deux frères du réfectoire)
DES RITUELS
- Rassemblements militaires avant l’accès au réfectoire (A droite alignement orchestré par Mr SOULIER ou PEYRET)
- Distribution des médicaments avant chaque entrée au réfectoire ou il fallait annoncer la posologie exemple (4 et 4) soit 4 BPAS et 4 RIMIFON à avaler sans eau.
- Prise de température 2 fois par jour
- Passage au peigne fin pour la recherche des poux (Pas de chance, ça m’a valu d’avoir la tête rasée)
- Coiffeur, tout le tour à la tondeuse avec un coup de ciseau pour la mèche
- Douche collective une fois par semaine ? (ouverture de l’eau = mouillage, fermeture de l’eau = savonnage, ouverture de l’eau = rinçage)
- Le lit à faire au carré 2 fois par jour, les vêtements rangés au fond du lit et recouvert avec le dessus de lit vert plié en quatre.
- 20h45 extinction des feux et passage des rondes de nuit
- L’uniforme, chaque semaine tous les enfants surveillaient la remise des vêtements propres. Si l’ensemble des vêtements remis appartenaient au préventorium (Pull bleu marine, chemise grise, short gris ou velours noir etc.) C’était le SIGNE D’UN DEPART IMINENT. Car ces vêtements nous étaient remis en cas de carence de nos vêtements personnels ou UNE SEMAINE AVANT NOTRE DEPART pour que notre trousseau personnel soit propre et rangé.
DES BONS MOMENTS
- Les sorties dans le bois proche du ravin et de la carrière (cueillette des noisettes, construction de cabanes, jeux de cow-boys et indiens)
- Cinéma ou documentaires environ tous les quinze jours
- Le vol d’un immense cerf-volant piloté à l’aide d’un treuil par Mrs SOULIER et PEYRET
DES MAUVAIS MOMENTS
- Les bronchoscopies (J’y suis passé deux fois)
- Les piqures de pénicilline (suite à Angine Bronchites etc…) début 1962 le dortoir de La Senouire a été transformé en infirmerie pour une épidémie de bronchite.
- Le départ des parents lors des visites (ma maman a fait le maximum pour venir un fois par mois mais pour faire face aux horaires des trains elle ne pouvait rester que deux heures)
DOCUMENTS CONSERVES
- Le carnet de santé de couleur orange
- Une pierre de fluorite provenant de la carrière
- Le foulard des éclaireurs de France (jaune et marron)
- La photo de classe de fin d’étude 1961/1962
- La photo d’un photographe me représentant sur un muret proche du terrain de Jeux. Cette photo que j’estime avoir été prise vers août 1961 est semblable à celle de Patrick Bekasinski repérée n° 34 sur son album du blog.

Mr Brunelli, je ne suis pas un adepte des réseaux sociaux et je ne sais pas si votre blog est toujours actif, mais au cas ou, je vous envoie ces souvenirs vieux de 61 ans dans la rubrique « contacter l’auteur » si vous souhaitez une copie des deux photos que je possède, faite moi parvenir une adresse mail.
Salutations amicales à tous les anciens pensionnaires du préventorium.
Jean François Joubert

 

Bravo pour votre travail et merci pour votre réponse rapide.

Je vous joins les deux photographies que je possède de mon passage au préventorium.

- Photo portrait que j'estime avoir été prise en Août 1961 vers le terrain de jeu entre "Les Volcans et La Grande Cure" Cette photo a de telles similitudes avec celle de Patrick BEKASINSKI présent en 1961 qu'elle a pu être prise le même jour et nous étions en uniforme (Chemise et short gris avec pull bleu marine).

- Photo de classe de fin d'étude 1961/1962. Je suis au 2ème rang le 7ème en partant de la gauche. Toujours au 2ème rang et le 5ème en partant de la gauche il peut s'agir de Mr Patrick LEFEVRE. Si vous avez ses coordonnées, vous pouvez envoyer cette photo à Mme Thérèse Dubois "30/07/1961 - 28/04/1962" qui dans Dans la rubrique "vos messages 2014" recherche ce type de document.

J'ai bientôt 72 ans et je réside dans la région Lyonnaise. Lorsque j'emprunte la nationale 102 pour me rendre dans de la famille, j'ai toujours avec un petit pincement au cœur lorsque je croise l'effigie du Marquis De Lafayette.

Je vous souhaite une bonne continuation et une longue vie à ce blog du souvenir.

Amicales salutations

Jean François Joubert

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